Projet de loi de finances 2025

En ce début d’année scolaire ont été publiés les premiers éléments du projet de loi de finances 2025 présentés en conseil des ministres.
Au regard des chiffres, s’il est une priorité pour le gouvernement, c’est celle de l’austérité et c’est le ministère de l’Éducation Nationale qui en fait le plus lourdement les frais avec 4 000 postes d’enseignant·es supprimés.
Les ¾ de ces suppressions de postes toucheront le premier degré public : 3 155 postes en 2025. Ils s’ajoutent aux 1 317 suppressions des deux dernières années qui ont entraîné des milliers de fermetures de classes.
En assumant de supprimer des postes d’enseignant·es, le ministère reste sourd aux préoccupations des syndicats d’enseignant·es, des représentant·es de parents d’élèves qui ne cessent de répéter que la baisse démographique représente une chance pour baisser de façon notable les effectifs dans toutes les classes et d’améliorer les conditions de travail des enseignant·es et des élèves. On rappelle que la France est toujours l’un des pays avec les effectifs de classe les plus chargés.

Sophie Vénétitay, la secrétaire générale du SNES-FSU exprime sa colère en rappelant les mots du Premier ministre Michel Barnier qui a réaffirmé l’école comme sa priorité devant l’Assemblée nationale, elle conclut : « Au moins, c’est clair, c’est la confirmation que ce gouvernement méprise l’École publique et ne sait faire que de beaux discours ».

4 000 suppressions de postes… mais le Pacte lui, a été reconduit, doté pour la rentrée 2025 de 98 millions d’euros supplémentaires. Autre sujet épineux sur lequel était attendu le gouvernement : la mise en place des groupes de besoins qui seront élargis aux classes de quatrième et de troisième à la prochaine rentrée scolaire.
Dans le même temps, 2 000 postes d’Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap seront créés, ajustant la balance. Mais ce chiffre reste encore insuffisant pour les 45 000 élèves en situation de handicap et pour garantir une formation et un salaire décent pour ces personnels.

Et dans le Jura ?

Sans surprise, la prochaine carte scolaire dans le Jura sera fortement impactée.
Depuis des années, nous avons déjà connu la fermeture de nombreuses écoles sur notre territoire rural, des postes de RASED ont été supprimés (pour rappel il reste 0,50 poste de maître G) ...
Notre département risque de perdre ses écoles rurales de proximité pour voir apparaître des grands groupes scolaires avec des temps de trajets conséquents pour nos élèves.

Mais surtout pas d’inquiétude, selon notre administration : le nombre d’élèves par enseignant est tout à fait reluisant dans le Jura et les conditions de travail tout à fait favorables... discours qui va à l’encontre de toutes les remontées du terrain depuis quelques années.
Toujours selon notre hiérarchie, tout est bien organisé et le redécoupage des circonscriptions pourrait bien être une partie de la solution. La DSDEN planche en effet en ce moment sur un remodelage prévu pour la rentrée 2025. Un groupe de travail dédié s’est tenu cette semaine et prévoit l’ajout d’une nouvelle circonscription accolée au service de l’école inclusive, mais toujours sans aucun moyen supplémentaire. Or l’OCDE confirme dans tous ses rapports que ce sont les pays qui investissent le plus dans l’école primaire qui réussissent le mieux à réduire les inégalités.

Une autre partie de la solution résiderait dans le remplacement des PIAL par les PAS (Pôle d’Appui à la Scolarité), mise en place prévue pour la rentrée 2025. Pour l’instant ces PAS sont expérimentés dans certains départements dont la Côte d’Or. Les premiers retours des collègues sont plutôt inquiétants. Là encore, on voit venir les objectifs d’économie derrière les atours d’une solution "de proximité". Entre les premiers retours et les réponses que nous avons obtenues en groupe de travail nous voyons se dessiner la restriction des accompagnements AESH, la mise en péril des RASED au profit de solutions externes, elles même très limitées. En effet, ces dernières seront soumises à la gestion de l’Agence régionale de Santé dont on connaît les objectifs de réduction des coûts. Plus prosaïquement les collègues parlent d’ "usine à gaz" complexifiant les démarches pour obtenir de l’aide. A l’inverse de la publicité ministérielle.

La FSU-SNUipp refuse cette politique départementale et nationale et appelle les personnels, les familles et plus largement l’opinion publique, à faire front pour un tout autre projet pour l’école publique.

Vous trouverez ICI le communiqué national de la FSU-SNUipp.

Budget 2025 : annonces nationales et incidences dans le Jura

Budget 2025 : annonces nationales et incidences dans le Jura